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Je suis tombée sur une phrase toute simple. « Il faut le croire pour le voir. » Nous ne serions donc pas de purs esprits, libres et affranchis de la tyrannie de la subjectivité? Parlons de nos biais cognitifs, croyances et conditionnements. Ça va piquer un peu…

La petite phrase est tirée d’une vidéo d’Albert Moukheiber (le lien est en bas de page) psychologue et docteur en neurosciences cognitives. Sa remarque nous replace dans le champ des croyances, évoquées à la fin mon article « l’impuissance, entre fatalité et opportunité« .

En deux mots, c’est quoi les biais cognitifs?

Les biais cognitifs correspondent aux mécaniques internes de notre cerveau qui nous permettent de maintenir en place notre représentation du monde. Ils nous conduisent par des processus de généralisation, de distorsion ou d’omission, à accorder une importance différente à des faits de même nature et peuvent être repérés lorsque des paradoxes ou des erreurs apparaissent dans un raisonnement ou un jugement. Globalement, ils nous permettent de réagir vite à une situation. Malheureusement ils nous trompent aussi beaucoup.

Notre relation au monde est limitée, nous sommes cantonnés à notre corps, et nous percevons notre environnement par le biais de nos sens. Assez souvent nous jugeons une situation en fonction des informations auxquelles nous accédons, qui sont limitées dans l’espace, le temps et circonscrites à notre cadre culturel. Le temps, car nous jugeons sur les apparences à un moment donné et non sur une longue échelle temporelle. L’espace car nous sommes bloqués dans un angle de vue fixe, comme une caméra subjective, avec ses angles morts. Et le cadre culturel qui conditionne notre interprétation.

Imaginons que vous vous trouviez à droite ou à gauche de l’objet, mais sans le voir. Si l’on vous demande de décrire la forme de l’objet dont l’ombre est projetée, sans hésiter vous allez dire que c’est un carré ou un rond. Dans les deux cas vous serez persuadé d’avoir raison car vous avez déjà fait l’expérience du rond et du carré, donc la réponse vous semble rationnelle. Pourtant il vous manque des paramètres pour bien juger. Il faut prendre le temps de dépasser les limites spatiales de la rationalité (en faire le tour) pour collecter toutes les informations nécessaires. Ici ce n’est ni un rond, ni un carré, mais bien un cylindre.

Quelques biais cognitifs qui peuvent nous empêcher de nous voir tel que nous sommes et de faire les bons choix

N’attribuer ses succès qu’à soi-même et ses échecs qu’aux autres

Le « biais d’auto-complaisance » est une tendance à estimer que nos réussites sont exclusivement de notre fait et que nos échecs ne sont dus qu’à des facteurs indépendants de nous. Il s’ensuit une mauvaise évaluation de nos capacités réelles.

Ressource : Rechercher systématiquement les facteurs externes de nos succès et les causes internes de nos échecs permet d’identifier nos points d’amélioration et de coopérer plus intelligemment.

Surévaluer ou sous-évaluer ses compétences

L’« effet Dunning-Kruger » décrit la propension qu’ont les personnes incompétentes à ne pas être conscientes de leurs lacunes, et son corollaire, des personnes compétentes qui o tendance à douter de leur légitimité. Dans le premier cas la personne est trop ignorante pour savoir à quel point elle est ignorante. Dans le second la personnes est compétentes, mesure donc ses limites et à tendance à sous-estimer sa capacités par rapport aux autres ; et c’est ce qu’on appelle le syndrome de l’imposteur ou syndrome de l’autodidacte.

Ressource : Admettre que les autres sont plus lucides que nous à notre sujet et s’appuyer sur leurs retours. Quand les mêmes propos reviennent, c’est qu’ils ont un fond de vérité!

Accorder plus de valeur à ce qui nous est familier

L’« effet de simple exposition » est celui sur lequel s’appuie la publicité : à force d’être exposé à une image ou à une idée, on finit par s’y attacher et par l’intégrer naturellement dans notre univers comme premier choix par défaut.

Ressource : Examiner quelles sont les options récurrentes au sein de notre entourage. Si elles ressemblent au choix que l’on ferait, s’interroger sur ce que ferait une personne différente de vous.

Préférer le statu quo à la nouveauté… et vice versa

Le « biais de statu quo » comme le « biais pro-innovation » poussent à ne pas choisir une option pour sa pertinence, mais sur un a priori, du simple fait de son caractère conservateur ou innovant.

Ressource : Si l’on est plutôt conservateur, se demander quelle peur suscite en nous le changement, et si l’on est plutôt pro-innovant, vérifier de ne pas être influencé par la seule excitation du changement.

Refuser de voir les réalités dérangeantes

Le « biais de l’autruche » amène à éviter et à ignorer les informations qui nous déplaisent ou qui sont en contradiction avec nos désirs. Il conduit à prendre des risques inconsidérés sans même prévoir de plan de secours.

Ressource : Parler au maximum de nos projets autour de nous et de la façon dont on pense les mener. Accepter avec discernement, les objections qui semblent vraiment fondées et observer notre perspective sous ce nouvel angle.

Se sur-adapter à son milieu socioculturel

Le « biais de comparaison sociale » est une forme d’autocensure qui nous interdit de concevoir d’autres perspectives que celles qui dominent dans notre milieu. Plus puissant que le « biais de conformisme », il affecte profondément notre identité et nos devenirs.

Ressource : S’intéresser et s’exposer au plus grand nombre de cultures possibles, approcher de milieux différents, et s’inspirer de personnes qui se sont créées un chemin sur mesure.

Se restreindre au « risque zéro »

Le « biais de risque zéro » est une manière de rejeter des options que l’on sait avantageuses sous prétexte qu’elles présentent une part de risque, même minime. Cette attitude revient à préférer la certitude de la perte à l’ambiguïté du doute, et donne l’illusion de contrôle.

Ressource : Face à un choix que l’on imagine risqué, construire des plans de secours et de garde-fous et se rappeler que sortir de sa zone de confort, nécessite d’accepter une part de doute.

250 biais cognitifs ont été identifiés, si vous êtes curieux cliquez ici.

Pourquoi parler des biais cognitifs en coaching ?
Car vous avez de grands pouvoirs!

Puisque nous sommes soumis aux lois de la subjectivité et que notre cerveau nous trompe, tournons-le à notre avantage. Fondamentalement, votre cerveau vous veut du bien et il tient à assurer au mieux votre survie. Il se plaît à répéter ce qui a fonctionné à un moment, mais n’est plus forcément adapté aujourd’hui. Il faut donc lui montrer d’autres possibles pour qu’il accepte le changement. En coaching, on ne combat pas directement une croyance, on la ramolli ou on la contourne. Comme le disait un ami thérapeute  – « Nous sommes tous des bonzaïs façonnés par notre environnement. Si on nous redresse d’un coup, on meurt. »

Il existe différents outils pour faire de votre cerveau un allié. J’utilise, entre autres, la baguette magique du « comme si » pour vous aider à visualiser l’atteinte positive de vos objectifs ou la résolution de vos problèmes. Ce qui est visualisé devient possible pour votre cerveau. Pour cela j’utilise la PNL (Programmation Neuro-Linguistique). C’est comme une boîte à outils qui permet de réparer les programmes endommagés, pour nous faire fonctionner à notre plein potentiel. Ses outils permettent d’instaurer de nouveaux comportements plus efficients, de mettre en place d’autres manières de faire et de lever des blocages. Elle s’appuie sur la communication, l’apprentissage et l’acceptation du changements.

Cela permet d’attirer l’attention de votre cerveau sur ce que vous désirez vraiment. Il sera plus attentif aux signes extérieurs qui vont dans votre sens et il y réagira de manière plus adaptée et plus efficace. Il faut donc bien le croire pour le voir! C’est du conditionnement positif. Quand vous allez bien le monde est fantastique, quand vous êtes mal, tout s’acharne contre vous. Dans les deux cas, la seule chose qui change ce sont les filtres de lecture que vous utilisez pour voir le monde et ils dépendent de vos états internes.

Notre énergie va là où se fixe notre attention! Alors autant nourrir des projets, des réalisations, donner du sens à nos actions plutôt que d’entretenir la part d’ombre qui est en nous.

Et n’oubliez pas que vous êtes responsable de vos actes et de vos choix. Changer demande de l’engagement, du temps, de l’intelligence et du discernement.

Vous avez envie de voir le monde autrement ?